J’ai un vieux complexe (en fait j’en ai pleins). Mais là, j’écris du travail, et donc, ce complexe concerne directement mon stage. Depuis ma première année de droit, j’ai toujours eu l’impression que j’étais un OVNI dans ce petit monde de juriste. En première année je regardais avec des yeux ronds mes copains qui se baladaient TOUJOURS avec un Code dans la main. Et maintenant que je suis à l’école du barreau, force est de constater que les terriens ont grandi mais n’ont pas changé. Bon allez, j’arrête avec mes images foireuses, je sens que je ne suis pas clair : je m’explique. Moi, quand je suis en stage, je fais des recherches juridiques, je fais quelques contrats avec des models, je fais beaucoup de due dil, mais bien souvent, c’est tout.
Ici, je n’échappe d’ailleurs pas à la règle : le dernier travail que l’on m’a demandé au moment où je couche ces lignes est de faire une recherche. Une recherche quand on est stagiaire cela signifie chercher une réponse à une question juridique. Et c’est là que je complexe moi : alors que tous mes collègues de l’école du barreau se voient d’emblée proposer * au minimum- le poste d’associé, passent sept nuits blanches d’affilé sans avoir de week-end (mais ils s’en foutent, c’est tellement intéressant !), entament un jeûne pour ne se consacrer qu’uniquement à leurs travaux brillants et « passionnants » le tout payé 300 euros par mois, et bien, moi on me colle à de sommaires recherches juridiques. Comme dit mon illustre demi-frère, "balayeur ou Président de la République, le point commun entre les deux est que dans les deux cas, ils s’appliquent à faire leur travail de leur mieux". En effet - c'est marrant d'ailleurs, moi je fais le meme travail que le Président de la république - soucieux d’un travail bien fait et irréprochable, je vais donc carrément faire un classeur, avec un beau sommaire et des intercalaires pour archiver efficacement mes documents trouvés pour cette recherche.
C’est donc avec la même motivation qu’un enfant à qui on a demandé solennellement de passer un coup de balai sur le trottoir de devant la maison (ah, doux souvenirs de mon enfance)que je décide de m’exécuter à la tâche. J’imprime mes petites recherches, je fusille une imprimante au passage, je fais mon petit sommaire, et me voilà tout fièrement armé de mon classeur de mille pages, sourire niais de rigueur en direction du bureau du commanditaire.
Trente secondes plus tard, les occupants des bureaux alentours ont pu revoir le frenchy, le sourire niais en moins mais le classeur toujours sous le bras revenir sur ses pas. Il faut dire que j’ai entre temps été remercié pour le travail accompli, mais, faut pas déconner, c’est à moi de résumer ces mille pages. Du coup, je reconsidère mes recherches, je me rends compte (décide) que 2 pages seulement valent en fait le coup dans ce classeur, et que les 998 pages restantes ne sont pas pertinentes : et je rends mon travail.
Mais pourquoi diable ne me confie t-on pas de missions avec plus de responsabilités ?
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2 commentaires:
Alors, le ptit laïus censé nous faire pleurer, j'adhère pas trop ... Tu vas croire qu'on va te plaindre alors que tu bulles en Irlande !!! non mais... Et puis, on t'a déjà dit, pas de zèle en stage Geoffrey ! le MI-NI- MUM :D
bisous !
(ps: au fait, j'aime hein, je me marre bien, t'es un peu comme pénélope en fait ...)
Le coup de crayon, la célébrité, les pubs, et les milliards de commentaires en moins tout de même.
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